LE BRULAGE DIRIGE
Le brûlage dirigé consiste à détruire par le feu des herbes,
broussailles, litières, rémanents de coupe, branchages, bois morts,
sujets d’essence forestière ou autres lorsqu’ils présentent de façon
durable un caractère dominé et dépérissant, dont le maintien est de
nature à favoriser la propagation des incendies.
La formation
dispensée par les établissements habilités, telle que décrite dans
l'arrêté interministériel du 15 mars 2004 est organisée en 3 modules qui
visent les objectifs pédagogiques suivants :
Module 1 - Être
capable, sous l’autorité d’un chef de chantier, de mettre en œuvre des
travaux de brûlage dirigé sur un secteur défini et dans le respect de la
réglementation en vigueur (niveau équipier).
Module 2 - Être capable
de réaliser les travaux de préparation et de suivi des chantiers de
brûlage dirigé en regard du cahier des charges et dans le respect de la
réglementation en vigueur.
Module 3 - Être capable d'encadrer des
chantiers de brûlage dirigé en regard du cahier des charges et dans le
respect des règles de sécurité pour les personnels et les tiers.
La
formation est complétée par une période d’application sous la forme d’un
compagnonnage et d’une pratique professionnelle continue, ainsi que par
des échanges au cours des rencontres nationales annuelles de brûlage
dirigé. Le compagnonnage consiste à participer à la direction d’un
chantier de brûlage dirigé, sous l’autorité d’un responsable confirmé
des travaux. A l’issue de la formation du candidat, l’attestation
provisoire de formation est délivrée pour une
durée probatoire de 2
ans. Durant cette période d’application de 2 ans le titulaire doit
participer, et pouvoir justifier par des attestations de son employeur
de sa participation, à :
- 3 jours de compagnonnage dans 3 équipes
différentes de la sienne, si possible dans des départements et des
contextes différents ;
- 4 jours de pratique professionnelle en qualité de responsable de chantier avec sa propre équipe ou avec d’autres équipes ;
- 1 journée de participation aux rencontres nationales annuelles de brûlage dirigé, dans la mesure de leur organisation.
La
participation à ces activités permet de valider l’attestation de
formation pour une durée de 5 ans. Sinon, la validité de l’attestation
provisoire de formation est prolongée une seconde et dernière fois de 2
ans au cours desquels le titulaire doit terminer son cursus
d’application. La validité de l’attestation de formation est ensuite
reconduite par périodes de 5 ans, à condition que le titulaire justifie
pendant chaque période de l’encadrement d’au moins 10 chantiers de
brûlage dirigé et de la participation au moins 1 fois aux rencontres
nationales annuelles de brûlage dirigé, dans la mesure de leur
organisation. Dans le cas contraire, à l’issue des 5 ans, il perd le
bénéfice de son attestation et est radié de la liste d’aptitude.
LE FEU TACTIQUE
La doctrine française relative aux feux de forêts a été élaborée à
partir de la prise en compte des retours d’expérience et de l’évolution
des techniques de lutte contre les feux de forêts. Parmi ces techniques
mises en œuvre par le commandant des opérations de secours, figurent
les feux tactiques, dont l’emploi est complémentaire des autres
techniques de lutte utilisant des moyens terrestres et/ou aériens.
Si
cette technique, employée il y a de nombreuses années, reposait avant
tout sur l’expérience des personnels qui l’utilisaient, elle fait
l’objet aujourd’hui, d’une méthodologie structurée et organisée, faisant
appel à du personnel spécifiquement formé.
Son fondement juridique
est défini par le code forestier, qui stipule : « Le commandant des
opérations de secours peut, même en l’absence d’autorisation du
propriétaire ou de ses ayants droits, pour les nécessités de la lutte
contre l’incendie, recourir à des feux tactiques. »
Le principe
d’extinction des feux de forêts par les feux tactiques repose sur la
suppression de végétation combustible, par un feu allumé de façon
planifiée et contrôlée le long d’une zone servant d’appui préalablement
retenue.
Cette technique de lutte lorsqu’elle peut être mise en
œuvre, s’avère très efficace pour faire face à tout type de front de
feu, même de forte puissance, et peut générer une économie significative
de moyens, tant en personnels qu’en matériels, ou même en eau
d’extinction. De plus, elle est indépendante du lieu ou de la surface
brûlée par l’incendie, et son efficacité sera accrue avec l’engagement
précoce du cadre feux tactiques chargé de la mise en œuvre sous les
ordres du commandant des opérations de secours.
Sa mise en œuvre
rapide rend le feu tactique utilisable de jour comme de nuit, et sa
souplesse d’emploi le rend utile également dans des zones inaccessibles
aux engins de lutte terrestre. Son utilisation sur un, ou plusieurs
secteurs d’un chantier feu de forêt, peut nécessiter des moyens
d’extinction pour en assurer le bon déroulement. Le commandant des
opérations de secours (COS) dispose donc d’une technique de lutte contre
les incendies de forêts, qu’il doit intégrer dans ses choix tactiques,
pour obtenir une meilleure efficacité des secours.
La formation
s’articule en deux modules. Un module organisé durant le premier
semestre et un autre au cours du second semestre. Au cours de ces
modules, le stagiaire sera confronté à différentes situations dans des
départements variés et avec, bien souvent, un déplacement en Catalogne
afin de confronter les expériences avec d’autres pays qui utilisent, eux
aussi, le feu tactique comme moyen de lutte.