BRÛLAGE DIRIGE & FEU TACTIQUE: Retex Drome 2015

SERVICE DÉPARTEMENTAL D ' INCENDIE E T DE SECOURS DE LA DRÔME

Le SDIS 26 dispose sous convention d’un espace boisé lui ayant permis d’aménager un réseau de pistes pour la formation de ces personnels à la conduite des engins de luttes contre les feux de forêts sur la commune de Francillon sur Roubion (centre Drôme).

Le propriétaire propose au SDIS (Groupement Formation – Ecole de conduite) de mettre à sa disposition un deuxième espace boisé dont la coupe de bois est réalisée depuis mi-2014.

L’objectif étant de réaliser un deuxième terrain de conduite réservé à la formation COD des véhicules légers. En vue de réaliser les aménagements nécessaire (pistes) il convient de réduire la masse de combustible des rémanents de coupe restée sur le terrain. Pour ce faire une convention au titre de la formation de maintien des équipes de brulage dirigé et feux de forêts en terrains accidenté est réalisée entre le SDIS 26 et le propriétaire pour une utilisation spécifique dans le cadre technique du « Brulage Dirigé »

1 – Reconnaissance préalable :

Visité le 23 octobre 2014 par Le chef de chantier, le chef du DISFF, le groupement formation du SDIS et, la DDT (SEFEN) pour déterminer la faisabilité – les contraintes administratives et les besoins de protection tout en sachant qu’il n’y aura pas de préparation.

Le Chantier se situe à 450 mètres d’altitude dans un milieu zonal compris entre les Préalpes du sud et le Nord de la Drôme provençale.

Petit massif de 3 hectares de résineux et feuillus impénétrable suite à la coupe, dont les rémanents présentent un volume de combustible très important. Terrain en phase montante depuis le Sud et vallonné.

La défense incendie du secteur est assurée par :

- 1 PI de 100 sur la place du village à 3 Km avec un débit de 10 m3/H ;

- 1 Ruisseau, le Roubion accessible par la D 197 en temps normal (inaccessible le10/02/15 – neige) ;

- 1 PI de 100 au CS de BDX (Bourdeaux) avec des rotations de 45 minutes ;

Point sensible :

- Une ferme avec un hangar de fourrage à 20 m au Sud, de l’autre côté du chemin de liaison ;

- Zone herbacée de pâture à l’Ouest (W) ;

- Petit massif de résineux en triangle Est (E) ;

Programmation et Analyse météo :

Ce chantier école est programmé dès le 19 décembre puis reporté à de multiples reprises au regard des conditions météo avec des précipitations de pluies puis, de neige etc.

Une fenêtre météo apparait à partir du Lundi 2 février pour un WE froid – venté et ensoleillé des 7 et 8 se prolongeant jusqu’au mercredi 11 février, avant de retrouver une nouvelle période perturbée.

Le chef de chantier confirme le 2/02 une réalisation du chantier pour le mardi 10 février avec application du cadre d’ordre transmis aux différentes unités (BD – DISFF – CS – DDT et ONF).

Une reconnaissance du vendredi 06 février apporte un fort doute quant au maintien du chantier:

2 – Programmation, Intervenant et moyens :

Personnels

- FAYOLLE Serge – chef de chantier BD SDIS ;

- BOUDOT Didier – chef de chantier BD ONF ;

- EGLAINE Olivier – équipier BD SDIS;

- AVON Christophe – équipier BD SDIS;

- SERET Patrick – équipier de BD SDIS;

- ROCHEDIX Benjamin – pilote de drone ;

- 7 SP armant le DISFF avec le Cne Christophe VINCENT – chef du détachement ;

Véhicules et moyens

- 2 CCF des CS de SOU (Saou) et BDX (Bourdeaux) qui assureront la protection des lisères Sud ;

- 1 CCGP 10 000 doté d’un canon du CSP ROM (Romans) avec bâche tampon de 10 m3 et PP;

- 2 VT DISFF (matériel d’établissements en terrains accidentés et brulage dirigé) du Dois et du Nyonsais ;

- 1 DRONE qui s’avère être une excellente « Sonnette Aérienne » pour le chef de chantier ; Les prise de vues aériennes qui suivent proviennent de la camera du drone.

Ce dispositif faisant l’objet d’un cadre d’ordre établi par le SDIS 26 et transmis aux différents acteurs en inter service regroupe 23 SP et 3 forestiers (DDT et ONF) – dimensionné pour répondre au traitement du chantier en lui-même mais aussi valider une FMA des équipes de brulage dirigé et d’intervention spécialisé feux de forêts en terrains accidentés associé à l’emploi du camion-citerne grande puissance (CCGP).

3 – RDV – Reconnaissance et préparation du chantier

Regroupement des unités à 09 H 00 sur l’esplanade de départ des pistes COD avec un soleil radieux et un ciel d’un bleue qui n’a rien de comparable avec celui du vendredi 6/02 – une température négative de -5° - une hygrométrie à 84 % et pas ou peu de vent.

Présentation du chantier et méthodologie du travail :

► Préparation des torches sur la base, 1/3 essence et 2/3 gasoil - positionnement de la bâche 10m3 du CCGP sur une zone plane – ce dernier se reconditionnera sur le PI du CS BDX :

► Reconnaissance aérienne – motorisée (COD des CCF) et pédestre du chantier :

► Positionnement des moyens et missions :

- CCF SOU : Piste angle SW avec établissement à la montée ;

- CCF BDX : Carrefour piste et chemin SE avec établissement à la montée ;

- DISFF : Alimentation MPHP depuis MP de la Bâche CCGP et établissement lisière W à la descente ;

- CCGP sur piste NW en ravitailleur ;

- BD : Préparation des bruleurs pour une éprouvette à 12 H 00 en pointe NE (Vent de W)

4 – Durant la logistique des personnels 11 H 15 – 12 H 00 – Rappel des consignes :

- Tenue : Cagoule et test masque FFP2 par chef de chantier ;

- Radio : Un portatif/Engin + Un portatif par équipier brulage dirigé ;

- CODIS ◄► Chantier : GRP 260 FDF et CHANTIER : DIR 653 et/ou Canal 05 ;

- Sécurité : Regroupement des personnels sur les 3 engins au rappel radio et/ou 2 Tons ;

5 – Déroulement du chantier 12 H 00 – 15 H 30 :

► Après l’éprouvette – CR au CODIS - allumage de la lisère SE avec : Vent de W –T 8° et H 53%

► Au regard de l’H à 53% il est décidé après sécurisation de la lisière SE de donner de la puissance au brulage au moyen de la mise en œuvre de 5 torches (bruleurs) :

Cette action donnera une H à 43% et un T de 12.5° avec un renforcement du vent NW

► Les mesures passeront vers 14 H 30 à une H à 31% et un T de 23.5° - relevés en bordure W

► Le passage du feu sur les tas de rémanens (zones cendrées) est efficace pour autant, il à du mal à courrir sur le sol qui est resté humide

► Dès 15 H 00 l’Hygrométrie remonte avec baisse de la température

Il subsiste quelques points chauds en lisière E, l’allumage avec les torches devient improductif.

5 – Test sur la protection respiratoire :

Il n’est point question ici, de revenir sur l’exposition des intervenants tant sur les feux de forêts que les brulages dirigés – sujet pointé avec pertinence par Nathalie BOZABALIAN du CEREN dans la revue « Info DFCI N°72 » de décembre 2014, mais simplement reprendre la conclusion de son article « Une protection respiratoire pourrait donc être nécessaire ». Je me suis donc équipé d’un masque FFP2 et suivi nos portes torche dotés de la simple cagoule de feu sur les différents points d’allumage.

Je dirai simplement que le masque FFP2 (très léger) et utilisé dans le domaine notamment des risques de contaminations, se porte aisément – son étanchéité avec la pince de nez est bien supérieure au filet de notre cagoule – son port est compatible avec cette dernière, assurant la protection thermique - il n’oppose pas de résistance majeure à l’inspiration dans les moments physiques.

Je laisse à chacun sa réflexion sur le sujet – Il fait désormais parti de ma panoplie.

6 – Le chef de chantier reforme le parc et partage avec les unités intervenantes :

- La période neigeuse qui a précédé laissant sur site un taux d’hygrométrie important n’a pas permis de faire courir le feu entre les tas de rémanents et d’incinérer les moyennes sections restants au sol ;

+ L’Humidité du sol a permis de sauvegarder les espèces et tiges non coupées ;

+ D’impénétrable le site est devenu pénétrable et permet la réalisation des pistes par une pelle mécanique, celle-ci pouvant regrouper les branches restantes pour une future incinération ;

+ Un taux d’incinération qui approche tout de même les 65 à 70 % pour un cout estimé à 870 € l’hectare ;

+ Pour beaucoup se fut l’occasion de travailler avec l’un de nos CCGP et ses équipements annexe (bâche

et pompe) - le chantier n’ayant pas nécessité l’action du canon, mais une démonstration fut appréciée;

+ Utilisation limité de l’eau (1000 l) sur le chantier par l’ensemble des moyens INC

+ Les personnels des équipes de brulage dirigé et d’intervention spécialisée en feux de forêts se sont retrouvés sur une action commune et ce point est important puisque les agrès utilisés (bruleurs – tronçonneuse – débroussailleuse - râteaux – sceaux pompes etc…) par l’équipe brulage dirigé, se trouvent dans les deux VT du DISFF ;

+ L’action interservices forestiers (DDT et ONF) et, sapeurs-pompiers est remarquable et doit le rester ;

+ L’utilisation du drone n’est plus à démontrer sur ce type de chantier, reste à en préciser l’emploi et se doter d’un pilote qualifié qui, est en liaison permanente et en phase avec le chef de chantier sur la SITAC mobile (dans tous les sens du terme) – Merci au Sgt Benjamin ROCHEDIX pour son engagement avec son propre matériel dans ce domaine ;

+ Remerciements à tous les intervenants pour leur implication et plein engagement dans la réalisation de ce chantier formateur.